Fuites urinaires et sport féminin
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Incontinence urinaire et sport chez les femmes

Table des matières

Âmes sensibles s’abstenir.

Honnêtement, une femme d’un mètre 63 capable de soulever plus de 140 kilos au Deadlift : c’est plus que respectable. Mais est-ce qu’une femme qui se fait pipi dessus quand elle fait du sport, c’est dégueulasse?

Et bien, c’est exactement ce qu’il s’est passé à Dana Lynn Bailey.

Aujourd’hui, on va parler sport et fuites urinaires. Parce que ça ne concerne pas uniquement les femmes qui gagnent des compétitions de Bodybuilding.

Si vous êtes un homme et que vous faites du sport avec des femmes, et encore plus si vous êtes coach ou que vous entraînez des femmes athlètes, je vous implore d’écouter cette vidéo attentivement.

Et mesdames, sachez que vous n’êtes pas seules.

Dans cette vidéo, je vais parler des fuites urinaires. Certains hommes sont concernés, mais vous allez être étonné par le nombre de femmes. Tenez-vous bien.

Ce qu’un coach homme doit savoir sur les femmes

Dans l’industrie du fitness ou encore plus dans le milieu du sport, la majorité des coachs, des entraîneurs ou des préparateurs physiques sont des hommes.

Et je suis tout à fait prêt à reconnaître qu’en tant que représentant de la gente masculine, il y a nécessairement des choses importantes que j’ignore sur les  personnes du sexe féminin.

C’est parfaitement normal, sauf que ça peut être gênant quand il s’agit du travail.

Alors quand Dana Lynn Bailey dont je parlais en introduction tout à l’heure tente de battre son record personnel de soulevé de terre, c’est-à-dire de soulever plus de 140 kilos –  qu’elle y arrive ! Et qu’en même temps j’entends des mecs – des professionnels – dire à côté ” c’est dégueulasse” !

Là, je me dis qu’il y a un problème. Parce que, tenez vous bien :

 49% des femmes qui fréquentent une salle de sport ont des fuites quand elles vont à la salle.

Si vous pensez que j’exagère voici d’autres statistiques :

Quand elles pratiquent leur discipline, 50% des coureuses d’endurance fuient. 66% des volleyeuses sont concernées. 70% des femmes gymnastes et 90% de celles qui font du trampoline ont des fuites urinaires.

TriathlonCourse d’enduranceVolley-ballGymnastiqueTrampoline
37%50%66%70%90%
Pourcentage de femmes sportives qui ont des fuites selon leur discipline

Ça, c’est la réalité. Maintenant, pourquoi est-ce que le sport est lié à l’incontinence urinaire ?

Il y a une autre statistique qui permet de mieux comprendre le phénomène. C’st que “seulement” 37% des femmes thriathlètes ont des fuites urinaires, contre 50% de celles qui pratiquent la course d’endurance.

Ce que l’on peut observer, c’est que les activités sportives avec beaucoup de sauts et d’impacts ont tendance à augmenter les problèmes de fuite. La preuve, jusqu’à 90% de celles qui font du trampoline en ont.

Mais maintenant, qu’est ce qu’on peut faire de cette information?

Déjà, le choix appartient aux premières concernées. Si vous préférez faire le sport que vous aimez, quitte à avoir quelques fuites, personne ne pourra vous en empêcher.

Pourtant, je vais supposer, peut être à tort, que la majorité de mes clientes  ou des femmes qui pratiquent du sport pour prendre soin d’elles n’ont pas spécialement envie de se faire pipi dessus.

Impacts et fuites urinaires

Alors, une première solution, c’est déjà de limiter les impacts.

Rappelez-vous qu’il y a moins de fuites chez les triathlètes que chez les coureuses d’endurance, alors que le volume d’entraînement est beaucoup plus élevé en triathlon. Pourtant la selle du vélo engendre une compression au niveau uro-génital. Et malgré tout, il y a quand même moins de fuites.

Pourquoi? A priori, parce qu’il y a aussi moins d’impact.  En course, tous les entraînements provoquent des impacts avec le sol. Alors qu’en triathlon, la charge de travail entre la course à la course à pied, mais aussi le vélo et la natation où il n’y a pas d’impact du tout.

Et quand on regarde les disciplines dans lesquelles il y a encore plus de sauts comme le volley, la gymnastique et encore pire le trampoline, la grande majorité des femmes ont des fuites urinaires.

Si vous êtes une femme, cela vous paraît évident. Mais ça ne l’est pas forcément pour ceux qui vous font faire du sport.

Alors si vous êtes coach, vous pouvez envisager de limiter les sauts avec vos clientes. Mais encore faut il savoir si elles ont un problème. Et comment le savoir ?

Le plus simple est de poser la question.

Avez vous des fuites quand vous éternuez,  que vous rigolez ou que vous sautez ?

C’est ce qu’on appelle l’incontinence urinaire de stress. Et si vous n’êtes pas à l’aise pour poser ces questions à voix haute, vous pouvez simplement l’inclure sous forme de case à cocher dans votre formulaire de renseignement.

Que puis je faire, moi, en tant que coach si une de mes clientes a des fuites urinaires ?

Et bien, la première chose est d’avoir conscience de votre domaine de compétence et vos limites.

Établir un diagnostic demande une expertise médicale.

Ensuite, en tant que femme, est-ce qu’il faut s’adresser à un kinésithérapeute ou continuer avec un professionnel du sport ? En réalité, cela va dépendre de la gravité des fuites, de la compétence du professionnel et du timing.

En ce qui concerne la gravités, si en tant que femme, vous rendez compte que vous versez des seaux d’eau à chaque fois que vous faites un sauts, si vous craignez des complications comme un risque de descente d’organes ou une exagération des symptômes, alors adressez vous directement à un ou une kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation périnéale.

Si au contraire, vous êtes à un stade précoce, que vous vous rendez tout juste compte que vous commencez à avoir des difficultés pour stopper votre pipi correctement, alors vous pouvez commencer par évoquer que vous aimeriez renforcer votre périnée à votre coach.

Un professionnel compétent sera capable de comprendre votre situation et d’adapter les exercices de façon à éviter les impacts outre mesure, de diminuer ou éviter les exercices d’abdominaux augmentant excessivement la pression intra-abdominale,  et il vous fera penser penser à rétroverser le bassin de façon à placer votre périnée dans une position anatomiquement favorable tout en engageant les muscles du plancher pelvien.

Après vous avoir appris à le faire, et après avoir développé la coordination neuromusculaire permettant – effectivement – d’activer ces muscles à volonté.

 Et c’est là que la notion de compétence est importante.

En réalité, qu’il s’agisse d’un coach ou d’un entraîneur et malheureusement, d’une grande quantité de kinésithérapeutes également, la majorité n’est sans doute pas du tout ou pas assez formée pour apporter une aide réelle.

La pratique du Pilates, ou de la méthode De Gasquet peuvent éventuellement être un plus.

Enfin nous avons la chance d’avoir un système de soins complet. C’est à dire que vous pouvez consulter votre médecin pour établir un diagnostic. Puis entreprendre une rééducation avec votre kiné. Pour ensuite vous faire accompagner par un coach compétent. Et finalement, reprendre les cours collectifs ou être autonome.

En ayant eu finalement tous les outils pour accepter et prendre en main votre santé.

Maintenant, j’aimerais que ce ne soit pas tabou ou honteux de parler pipi.

Surtout entre les professionnels du sport et les femmes.

Jonathan Pak

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